Shared knowledge
Human and Non-human heritage preservation

SAVOIR(-)FAIRE POUR L'INNOVATION FRUGALE

Lucas Dauvergne (STU-DIO) et les étudiant.e.s Judith Zantain, Vera Dubost, Wilfried Becret, Chloe Helson, Pauline Landrieu, Lorenzo Oliva, Philomène Robert, Lily Saillant, Eloi Regnier

Acteur

STU-DIO est une structure dédiée au développement de systèmes de production locaux, frugaux et durables qui part du constat que l’avenir est dans la mondialisation des innovations et des savoir-faire, couplée à une re-localisation des systèmes de production et une décentralisation de la valorisation des déchets. Lucas Dauvergne — son fondateur — , diplômée de l’Ecole des Arts Déco de Paris (EnsAD), est un militant qui a trouvé sa voie par le design, après un passage par les sciences de l’ingénieur et la biologie. Du fait de sa culture scientifique, il prend l’écologie comme une science complexe, vecteur d’innovation réelle et durable, aussi bien socialement que de façon environnementale. Ses projets tentent donc de présenter l’écologie sous un nouveau jour, ludique, pratique, esthétique, sensible et même parfois magique, à rebours de l’écologie punitive.

Action

L'ATELIER "Savoir(-)faire pour l’innovation frugale" a été développé par Lucas Dauvergne de Stu-dio en partenariat avec la Réserve des Arts en partant du constat que que l’avenir est dans la mondialisation des innovations et des savoir-faire, couplée à une re-localisation des systèmes de production et une décentralisation de la valorisation des déchets. Le projet, dévéloppé avec les étudiants de l’ENSAD, a l’objectif de mettre en lumière des innovations et des savoir-faire identifiés aux quatre coins du monde, de les appliquér aux ressources, contraintes, esthétiques et infrastructures locales et de réaliser des preuves de concept. Le visiteur pourra appréhender par lui-même le design développé par l’étudiant et participer à son perfectionnement en l’adaptant à un contexte différent.

LE BOULEAU DANS TOUS SES ÉTATS

Par Éloi Régnier

Utiliser tous les rebuts d’une exploitation de bouleau (bois mort, champignon, brai, écorce) par la valorisation de différents savoir-faire, anciens et modernes. Tel un manifeste, ce projet aboutira à la fabrication d’une chaise utilisant toutes ces ressources dans sa fabrication.

TEINTURES NATURELLES

Par Judith Zantain
& Véra Dubost

Le projet a comme objectif de répertorier les savoir-faire liés aux teintures naturelles, afin d’esquisser des innovations potentielles liées aux infrastructures domestiques modernes.

FERMENTATION & CÉRAMIQUE

Par Lily Saillant
Philomène Robert
& Chloé Helson

L’Onggi est une céramique coréenne biodégradable (dont les parois laissent lentement passer l’air, mais pas l’eau) conçue pour assurer une fermentation parfaite du kimchi, un des éléments essentiels du repas de base coréen. Son étude permet d’esquisser des innovations dans les champs de la vinification, de la fromagerie ou de toute autre lacto-fermentation, comme la choucroute.

PAPIER & RUMINANTS

Par Lorenzo Oliva

Les ruminants ne digérant pas la cellulose, nous filtrions autrefois leurs déjections pour fabriquer de la pâte à papier. Il s’agit ici de rechercher des potentialités modernes dans ce savoir-faire oublié, comme l’adaptation de cette matière à la technique du flocage papier, le procédé de mise en forme des boîtes à œufs.

VERRE & CALCIN

Par Wilfried Becret

Le projet a comme objectif de trouver des applications à un déchet commun comme le calcin (morceaux de verre trop fins pour être recyclés) grâce à la démocratisation de la fonte de verre par impulsion de micro-ondes, en détournant simplement et sans danger un four à micro-ondes domestique.

CONTEXTE

La société de consommation, pilier de la seconde ère industrielle, a fait fi des savoir-faire ancestraux. L’ artificialisation outrance — même la main d’oeuvre est robotisée — et une déconnection manifeste avec le vivant montre de façon flagrante ses effets pervers aujourd’hui : destruction des écosystèmes, des emplois et de-culturation. Cependant, cet état de fait a permis de faire émerger de nouveaux outils et de nouveaux paradigmes, nous autorisant aujourd’hui à questionner nos découvertes scientifiques et techniques récentes en les associant avec des savoir-faire en passe d’être oubliés. C’est ainsi que la Galalithe, par exemple, matériau au savoir-faire oublié, a tout son sens dans une société contemporaine, grande productrice de déchet laitier; C’est ainsi que les teintures grand teint, issues de déchets, devraient retrouver du sens dans une économie où le textile demande sans cesse à voir son esthétique renouvelé; C’est ainsi que les fientes d’herbivores, autrefois source première de pulpe de papier, devraient aujourd’hui trouver leur place dans ce monde si consommateur en eau et en agents blanchissants; etc, etc, etc. L’action Savoir(-)faire pour l’innovation frugale a donc vocation de mettre en lumière des innovations et des savoir-faire identifiés aux quatre coins du monde afin de trouver des débouchées aux ressources, contraintes, esthétiques et infrastructures locales sous-exploitées, afin d’aboutir à la formalisation de preuves de concept, aussi frugales qu’ingénieuses. Les projets développés par les étudiants ne sont que le point de départ d'un processus de recherche à développer conjointement avec le spectateur de l'ExpoAction qui participera à leur affinement en les adaptant à un contexte différent.

APPROCHE

Le studio s’est apuyé sur des cours théoriques capables de mettre en lumière différents savoir-faire en passe d’être oubliés, et comment ils pourraient apporter des réponses concrètes à des problématiques actuelles, par une synthèse de l’ancien et du moderne. Ces savoir-faire identifiés, les élèves, et en fonction d’un gisement et/ou d’un contexte donné, on su les appréhender dans la réalisation de preuves de concept, en groupe de deux ou trois. Ces aller-retours entre théorie et pratique ont été entrecoupés d’interventions ou de visites d’ateliers de personnalités prônant pour un retour à l’intelligence du faire. La résidence à la Réserve des Arts, une recyclerie dédiée principalement au monde de l’art et de la scène, a permis aux étudiants de l’EnsAD participants de profiter — en plus de l’expertise offerte par STU-DIO en termes de valorisation de savoir-faire, de gestion des ressources et d’ingénierie matériaux — des ateliers et des ressources offertes par la Réserve des Arts.

Les résultats du studios vont évoluer dans la plateforme S-F IF (sfif.tk) qui a vocation à mettre en avant des savoir(-)faire ouvrant des potentialités d’innovation frugale. Imaginée par Lucas Dauvergne de STU-DIO — en partenariat avec la Réserve des Arts — cet outil dresse le postulat que l’avenir est dans la mondialisation des innovations et des savoir-faire, la re-localisation des systèmes de production et une décentralisation de la valorisation des déchets. La plateforme permet d’appréhender la démarche développée par chaque étudiant et invite l’utilisateur à participer à son perfectionnement en l’adaptant à des contextes différents.